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Université Notre Dame d’Haïti (UNDH)

faculté des lettres et des sciences humaine (FLESH)

Devoir final dans le cadre du cours de communication Créole

Plus de la moitié de ces Haïtiens qui arrivent au Canada depuis un mois risquent d'être renvoyés après l'étude de leur demande de statut de réfugié. Parmi ceux qui pourraient obtenir un tel statut, il y a les gais, les lesbiennes et les transgenres. Pour eux, il sera plus facile de prouver qu'ils sont opprimés en Haïti, puisque le sénat vient d'y adopter un projet de loi répressive.

After coming out publically Anderson Estimphil is kicked out of his home and almost killed. But his fight for LGBT rights in the country remains stronger than ever..

On les appelle Massissi, Madivin, Makomè, Miks… Ils sont là depuis toujours, depuis toujours ils se cachent, rejetés par cette société qui est la leur. Depuis cinq ans, ils ont une voix. Mais cette voix leur coûte cher. Massissi et madivin : haïtiens pour le pire, mais pas pour le meilleur.

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Si je fais de la politique, c’est en tant qu’homosexuel. Pour beaucoup d’entre nous, la création de KOURAJ est une révolution, le début d’un combat, mais pour moi c’est l’accomplissement de ce combat. Lorsqu’au moment de soumettre mon projet de mémoire sur l’homosexualité à la faculté de droit, mon professeur m’a dit qu’elle ne pouvait pas l’accepter en raison de ses convictions religieuses, j’ai fini de comprendre que nous n’avions pas d’autres choix que de nous engager maintenant afin que cela prenne fin. Je suis née Masisi et depuis l’âge de 18 ans, ma famille à force de combat m’a accepté, jusqu’à accueillir mon partenaire, pourtant j’ai vécu et je vis dans un quartier populaire. Je crois qu’il est possible d’être et de vivre en tant qu’homosexuel en Haïti, mais que c’est un droit que nous devons gagner.

 

Lorsque dans un pays, où l’école apparaît comme la seule solution d’ascension sociale, vos camarades de classe refusent que vous proposiez votre candidature pour être délégué parce que vous êtes trop efféminé, vous comprenez que la discrimination n’a pas de limites, qu’elle s’insinue partout, comme une mauvaise odeur et qu’elle vous marque. Je ne veux pas quitter ce pays et je ne veux pas que parce que l’on naît homosexuel ou transgenre on ait une vie encore plus difficile que celles que les jeunes vivent déjà. Je ne crois pas à ces discours qui disent que les droits humains et leur respect sont un luxe des pays riches, je crois au contraire que lorsqu’on est pauvre, la seule richesse que l’on a c’est le sentiment de notre propre dignité humaine.

 

Encore, les insultes, les coups, si seulement nous avions tous, nous homosexuels et transgenres, le sentiment de notre propre dignité humaine, mais face à cette stigmatisation permanente et brutale, beaucoup d’entre nous, si ce n’est la totalité ont perdu l’espoir de voir respecter leur propre dignité humaine.

 

C’est cela que je veux combattre, je veux combattre le fatalisme, je veux combattre la haine qui nous abaisse. KOURAJ n’est pas une solution à nos problèmes, mais pour la première fois, c’est le signe que quelques homosexuels s’engagent, agissent, et surtout recommencent à croire en Haïti, une Haïti qui serait digne de son histoire et de son combat pour les droits de l’homme. Nous ne sommes pas nombreux, pas encore, mais cela va changer, KOURAJ, c’est l’étincelle, la possibilité d’une alternative à la souffrance et à l’endurance, c’est le moyen que nous avons choisi pour changer Haïti.

- Charlot Jeudy -

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